vendredi 1 janvier 2010

Cambodge

Suasdei !* ou en VO  :



Le Cambodge nous a bien surpris d'une part au premier abord, et puis ensuite a chaque nouvel endroit découvert. En effet, les ambiances et les ressentis sont a mille lieux les uns des autres entre Phnom Penh la capitale, les provinces du nord est, Siem Reap pour notre passage dans un orphelinat et la visite des temples d'Angkor et enfin Battambang. Chacun de ces endroits nous a semblé un monde différent, seuls les gens - les Cambodgiens - faisant réellement le lien entre tous !


L'arrivée a Phnom Penh a été relativement éprouvante : chaleur étouffante (perdu l'habitude apres le Viet-Nam), embrouille avec un tuk-tuk, premiere véritable confrontation avec la misere (mendiants et vendeurs de conneries dans tous les sites ou les touristes sont susceptibles de se trouver : jeunes enfants, familles, handicapés, mutilés, ...), une masse de touristes importante qui ne quitte pas un périmetre bien défini dans la ville et une guesthouse pas au top ... Tous les ingrédients étaient réunis pour nous déstabiliser, et c'est pourquoi nous avons décidé de directement filer vers des provinces plus calmes et revenir affronter Phnom Penh avec un peu de préparation !


Direction donc les provinces du nord-est assez reculées, Ratanak Kiri et Mondul Kiri. "Mais pourquoi avez-vous fait ce gros détour pour aller du Ratanak Kiri au Mondul Kiri?" Naifs ! Sachez qu'il n'existe qu'une pauvre piste reliant les deux régions sur laquelle seuls les deux roues ou les gens bien entrainés osent s'aventurer, et encore uniquement au coeur de la saison seche. Et en tout cas, pas de bus ni de minibus. Déja, en prenant le détour nous avons fait pas mal de pistes cahoteuses alors la piste directe ... Du coup, on a quand meme "perdu" 4 jours dans les transports pour aller au Ratanak Kiri, puis au Mondul Kiri puis revenir a Phnom Penh. Quand on vous dit qu'un mois ça passe vite !
Nous croyions avoir fait l'experience de la poussiere sur de mauvaises routes au Laos, mais nous avons découvert bien pire ! Les gens du coin appellent un mec qui conduit un scooter un singe en saison seche et un buffle d'eau en saison des pluies ; nous avons bien saisi pourquoi !


C'est rien, juste un scooter qui passe ...


A part ça, nous avons passé de supers moments dans ces coins de nature, et rencontrés des gens bien sympas. Nous en avons profité pour nous baigner dans des cascades et un lac de cratere, decouvrir les régions a scooter, glander en hamac dans une guesthouse digne de Tom Sawyer (et sa cabane dans l'arbre) et ... escalader des éléphants (le plus drole, c'est quand ils prennent leur bain !).


Ragaillardis, armés de bons conseils et d'un point de chute chez deux anglais couch surfers et expats, nous sommes retournés a Phnom Penh.
Phnom Penh est une ville qui comporte pas mal d'extremes, ou notamment tres riches et tres pauvres cohabitent**. D'autre part, il y a un afflux de touristes importants et leurs pendants, ces vendeurs de rue ou mendiants terriblement démunis. Et enfin, Phnom Penh est marquée par son histoire - comme toute capitale d'une certaine facon - sauf qu'ici une partie de cette histoire terrible est récente, et influe encore de maniere importante sur les esprits et les vies : les conséquences du drame des Khmers Rouges sont encore tout a fait visibles, et le pays et les gens luttent péniblement pour en sortir.

Tres bref resume historique simplifie : en 4 ans les Khmers Rouges ont transfere les populations citadines dans les campagnes dans l'intention de transformer le pays en gigantesque cooperative agricole monoculture (riz bien sur), le tout a population reduite. Dans ce processus, environ un quart de la population est morte que ce soit de faim, de maladie, d'epuisement ou d'execution sommaire par les Khmers Rouges ! En gros, les leaders ont recu a Paris la meme "education marxiste" que leurs homologues russes, chinois, laotiens ou viet-namiens. Seulement ils ont decides de faire ca plus vite et plus fort pour le bien du peuple ...


Nous avons vadrouille dans la ville, visite quelques monuments et aussi la prison de Tuol Sleng S-21 (veritable camp de torture des Khmers Rouges), avons decouvert a quoi ressemble la vie de jeunes expats (impression assez bizarre a vrai dire) et sommes alles observer les Phnom Penhois dansant en rang des choregraphies a la mode du haut de leur stade olympique ! 


Dance dance du haut du stade Olympique


Nous sommes ensuite partis vers Siem Reap et Angkor, vestige d'un passe bien different : autant le regime des Khmers Rouges est synonyme de mort et de destruction, autant les temples d'Angkor font reference a un passe glorieux (et guerrier...), dont les Cambodgiens sont fiers encore de nos jours.
Les pass pour la visite des temples sont de 1, 3 ou 7 jours et honnetement nous pensions que 3 jours seraient certainement un maxi et que nous allions en ressortir la tete completement farcie. Et bien non ! Nous avons finalement passe 4 jours entiers (pas d'affile ceci dit) plus un coucher et un lever de soleil sur le site sans pour autant nous en lasser ! Et je ne vous dit pas le nombre de photos qu'on a prises ... 


Ceci dit Siem Reap, la ville situee a cote des temples d'Angkor, en plus d'etre une ville proprette dediee au tourisme (rien a voir avec le "vrai" Cambodge), est aussi le theatre d'une drole de situation : pour capter les touristes et leurs donations, environ 200 orphelinats se sont installes tout autour de la ville ! Pas facile en effet pour ces orphelinats de trouver l'argent necessaire a leur fonctionnement qui provient integralement de dons. Une sorte de concurrence finit donc par s'installer entre eux ... 


Totalement igorants de cette situation, nous avions de notre cote pris contact avec un de ces orphelinats (merci Aurelie !) et leur avions promis de passer quelque temps avec eux pour leur donner un coup de main. Le doute s'est insinue en nous quand le patron *** de la guesthouse ou nous etions nous a mis en garde en nous expliquant que bien souvent ici "ONG c'est synonyme de business" et patati et patata ... Malheureusement, c'est tout a fait vrai, le nombre d'ONG au Cambodge est hallucinant mais elles sont loin d'etre toutes reglos ... Au final on a quand meme decide d'y faire un tour, un peu a reculons il est vrai. Pourtant, apres une journee un peu etrange car il n'y avait personne sachant parler anglais sur place, on s'est vite senti a notre place grace aux enfants et la semaine passee la-bas nous a vraiment semble trop courte (et epuisante entre l'energie debordante des enfants la journee et les soirees avec deux volontaires longue duree et le staff de la guesthouse). Ce passage a l'orphelinat a ete un des moments les plus forts depuis notre depart ! On ne va pas s'etendre trop sur le sujet ici car un message specifique devrait suivre (ici).





Lecon de volley



De nouveau pris par le temps et surtout contraints par les visas, nous n'avons pas pu participer a la fete de Noel organisee a l'orphelinat (leur premiere fete !) et nous avons aussi rate un mariage khmer... 


Par contre on s'est decide a faire une excursion a Battambang suite aux nombreux encouragements de tous les gens qu'on a croise. La on a pu louer un scooter et visiter quelques coins sur un tour classique a la journee. On a entre autres pu voir le fameux "bamboo train" qui est devenu une attraction touristique meme si les locaux s'en servent toujours (voir photos). La campagne alentours qui est tant prisee est jolie mais honnetement, pas plus que celles du Nord-Est ou que celle de Siem Reap ...



On est sympa, on vous envoie un petit peu de chaleur en cette fin d'annee !



Enfin, nous avons franchi la frontiere avec la Thailande le 24 decembre dans la journee. On a pu verifier que le tampon fait foi en matiere de visa meme quand les ambassades en France ou en Chine disent le contraire. On a pu sortir sans aucun probleme et sans se faire racketter par les douaniers ce qui est monnaie courante a cette frontiere, mais plutot dans l'autre sens. Explication : on etait inquiet car l'autocollant du visa indiquait une date d'expiration au 15 decembre mais le tampon d'entree dans le pays nous a attribue un mois a compter de la date d'entree (26/11 au 26/12 donc).


Direction Bangkok, premiere tres grosse ville depuis Pekin, pour passer les fetes, rencontrer la famille  eloignee de Milka et preparer la suite du trajet vers l'Indonesie.



* Bonjour ! en khmer.
** "La richesse issue de la corruption cotoie la misère" dixit Claudine et Régis.
*** Un francais volontaire au Cambodge depuis des annees, marie a une Cambodgienne, qui avait repris cette guesthouse histoire de gagner un peu d'argent lorsqu'il a eu des enfants.

8 commentaires:

  1. Toujours très sympa !

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  2. ça fait du bien de revoir des photos du cambodge
    et ça fait du bien aussi un peu de chaleur ici c'est tout tout blanc et fait froid...

    PS: vous l'avez trouvé l'unique Apsara d'Angkor qui ose un sourire?

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  3. Toujours agréable de voir toutes ces photos par 6 cm de neige ici ! Vraiment de très jolies photos dans le lot. Continuez de nous en faire profiter, régal !

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  4. Pour replacer les choses dans leurs contextes : un mois de janvier qui se respecte, c'est un mois de janvier avec 35 cm de neige environ au sol. Et il neige encore, on atteint les 48h non-stop.

    Ca vous manque, hein ? :D

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  5. Et moi qui voulait faire les soldes. :(
    Je hais la neige !

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  6. De notre cote, toujours pas de Neige ! ;-)
    Et non Aure, on ne l'a pas vu la fameuse apsara aux dents blanches...

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  7. non, non, je ne suis pas du tout en retard...je fais un post sur le cambodge alors que vous l'avez quitté depuis belle lurette!!
    juste pour dire qu'elle est trés belle la photo de fab et du petit cambodgien...

    bizz

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