Sabaidii !!
Le Laos, petit pays communiste (encore un !), enclave entre le Viet-Nam, le Cambodge, la Thailande, la Birmanie et la Chine, a connu pas mal de miseres dans son histoire ; c'est notamment le pays au monde le plus bombarde !! En fait, les Americains faisait la guerre au Viet-Nam certes, mais sans oublier d'arroser le Laos au passage ... Ils ont lache plus de bombes sur le Laos que n'en a recu l'ensemble de l'Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale !!! Bref, malgre ca et le fait que le pays est un des plus pauvres du monde, les habitants sont plutot sympathiques et accueillants, sans l'agressivite des Chinois. Ils sont d'une maniere generale plutot decontractes, on pourrait meme dire lents si on etait mauvaise langue !
Notre passage dans ce pays beau et calme, loin de toute agitation superflue, nous a ravi. Deja la langue, ou plutot son ecriture, est rigolote ; voici quelques lettres pour vous faire une idee : สะำำำๆย. Ca fait des ronds et des boucles dans tous les sens, tout un art !
Seul bemol : la courte duree de notre passage (15 jours) ne nous a pas permis de rencontrer et d'echanger suffisamment avec des Laotiens a notre gout. Nous avons donc un peu l'impression d'avoir voyager dans ce pays sans jamais y "rentrer" vraiment. Et hop, encore un pretexte pour y retourner !!
Nous sommes restes dans le nord du pays, c'est-a-dire dans la partie montagneuse et de foret. Le cote montagneux, on l'a bien ressenti : imaginez des journees entieres dans un bus chinois (ce detail est important en ce qui concerne la taille disponible a l'interieur des bus, les Chinois etant petits !) dans des routes qui tortillent plus du cul les unes ques les autres ... Et encore des fois, si le voyage ne depasse pas 4 ou 5 heures, on n'a meme pas droit a un bus chinois, mais juste a un tuk-tuk laotien ... C'est dans ces moments la qu'on regrette les train russes ...
Nous sommes restes dans le nord du pays, c'est-a-dire dans la partie montagneuse et de foret. Le cote montagneux, on l'a bien ressenti : imaginez des journees entieres dans un bus chinois (ce detail est important en ce qui concerne la taille disponible a l'interieur des bus, les Chinois etant petits !) dans des routes qui tortillent plus du cul les unes ques les autres ... Et encore des fois, si le voyage ne depasse pas 4 ou 5 heures, on n'a meme pas droit a un bus chinois, mais juste a un tuk-tuk laotien ... C'est dans ces moments la qu'on regrette les train russes ...
La nature au Laos est magnifique et relativement preservee ; en fait, il reste encore des zones de forets primaires, mais petit a petit elles disparaissent. Un nombre assez important de parcs nationaux existent, et ils recouvrent plus de 15% du territoire (de memoire ce chiffre est une valeur cible pour les ecologistes, valeur cible normalement jamais atteinte ...). Toutefois les regles semblent moins strictes que dans les parcs nationaux francais. D'une maniere generale, les Laotiens sont assez pauvres et ont une empreinte relativement faible sur leur environnement. Par rapport a la Chine ou tout est cultive, le contraste est impressionnant.
Nous avons decouvert de charmants petits villages, peuples par differentes tribus des montagnes ou par des Laotiens, avec des enfants a moitie nus qui courent partout, des grand-meres qui observent, et aussi des poules, des cochons et des chiens qui font tripler le nombre d'habitants du village.
Puis, le premier moment de decouverte passe, les premiers "Sabaidii !" et rires echanges avec les enfants, la realite nous saute au yeux : nous sommes dans des villages sans electricite, sans eau courante (un ou deux points d'eau pour tout le village) et sans toilettes, des villages ou la vie n'a pas evolue depuis des decennies. Les gens cultivent le sticky rice pour la plupart et ne connaissent pas grand chose d'autre.
C'est sur, ces gens sont pauvres dans le sens ou ils possedent vraiment peu de choses : une maison en bambou (sur pilotis), quelques ustensiles de cuisine, quelques habits le plus souvent bien "amortis", des outils, ... Mais pour autant, sont-ils malheureux ? En tout cas, ils ne le semblent pas et leurs villages ne laissent pas du tout une impression de misere crasse et de malheur. En fait, ces gens vivent leur vie et puis point.
Chaque village un peu gros possede une ecole qui fait maternelle et primaire. Par contre pour se soigner, il faut aller en ville ou utiliser la nature ; enfin les ecorces que Fab a mange contre sa mega diarrhee + fievre n'ont pas donne grand chose, vive les antibiotiques.
Note du concerne : a priori notre guide apprenti herboriste voulait surtout chasser le mal en le faisant sortir par tous les moyens... Et de ce point de vue ca a certainement bien marche !
En tout cas cette question "bonheur versus pauvrete" nous trotte pas mal dans la tete depuis la Mongolie, il faudrait que nous nous renseignions un peu plus sur le BNB (Bonheur National Brut), cet indice utilise au Bhoutan en aternative au PIB ...
Sur un tout autre sujet, voici les quelques traces visibles qu'a laissee la France au Laos : tout ce qui est structurel est en francais (banque, poste, voiries, administration), ils ont garde les bornes kilometriques a la francaise et surtout, ils font du pain et des gateaux (vous pouvez pas savoir comme ca fait du bien de manger du pain, juste un petit bout de pain meme pas si bon !!). Sinon, pas grand chose de plus, quelques personnes parlent encore quelques mots de francais mais peu, et tous les jeunes veulent bien sur apprendre l'anglais. Si, une derniere chose : le tiers au moins des touristes au Laos est Francais !
Un mot sur nos activites au Laos : kayak, trek en foret tropicale sur 2 jours (que Fab a "choisi" de passer entre diarrhee et fievre ...), festival bouddhiste, balade dans la ville de Luang Prabang, baignade dans des cascades, english corner avec des etudiants Laotiens en premiere annee (seulement un cette fois) , trajet en bateau sur la riviere Nam Ou, balades dans les rizieres et les villages, visite des grottes dans lesquelles les communistes (et futurs membres du gouvernement) ont vecu pendant 9 ans pour echapper aux bombardements americains, et surtout rythme de vie cale sur celui du Laos ... a la cool quoi. Surtout que les petits bungalows de bambou que l'on loue pour 3 euros la nuit (moins d'un euros dans les villages !) invitent a la detente ... Et aussi que la nuit tombe avant 18h et qu'apres, moustiques obligent, on est oblige de se couvrir ou de se planquer sous la moustiquaire ...
Et voila les photos du Laos !
Petite conclusion en forme d'anecdote pour les plus courageux :
Enfin, repondant a l'appel de l'amitie, nous avons repris la route en direction du VietNam pour y retrouver Aurelie et Polo(chon?) pour une quinzaine de jours. Dans notre impatience, nous n'avions pas imagine que nous allions connaitre quelques peripeties pendant ce voyage ...
Nous avions consciencieusement pris nos renseignements, tout collait : retour en tuk-tuk de ViengXay jusqu'a Sam Neua a 5h40, puis bus direct pour HaNoi a 8h. Simple, facile.
Mais non ... Le premier tuk-tuk ne partait pas du tout a 5h40 mais a 7h. Or, le trajet jusqu'a Sam Neua devait durer 30min. Pour un bus a 8h, ca pouvait coller (a condition que le tuk-tuk nous depose a la bonne gare routiere mais nous avions parie que oui, optimistes). Sauf que le premier tuk-tuk du matin qui va a la ville s'arrete dans tous les villages pour ramasser des gens, en general hyper charges, donc a chaque fois 5 bonnes minutes de perdues le temps de tout charger sur le toit. Plus le fait que le conducteur pensait que dans les cotes, il ne faut surtout pas appuyer sur l'accelerateur ... Bref, a 8h (heure de depart du bus direct pour HaNoi), nous n'etions pas du tout arrives a Sam Neua. Petit moment de stress, car nous risquions d'etre en retard a notre rendez-vous a Hanoi si nous loupions ce bus.
Soudain, nous voyons un tuk-tuk arriver dans l'autre sens. Nous crions, notre chauffeur s'arrete, Camille descend du tuk-tuk et arrete celui qui arrive dans l'autre sens : c'est celui qui va a la frontiere ! Petit moment de reflexion strategique : vaut-il mieux prendre le tuk-tuk jusqu'a la frontiere, au moins on y sera, meme si le guide indique qu'il y a peu de transport cote Viet-Namien ou vaut-il mieux parier sur le fait que le bus direct pour HaNoi aura du retard et que nous pourrons donc le choper ? Nous decidons que la premiere solution nous semble la moins risquee. Changement de tuk-tuk au beau milieu de la route, nous voila partis pour la frontiere, en compagnie de quelques Laotiens et de 2 Francais et 2 Canadiens, qui eux non plus n'ont aucune idee de comment ils feront une fois arrives a la frontiere cote Viet-Nam. Une fois repartis, nous discutons un peu et ils nous apprennent qu'ils n'ont pas pris le bus direct pour HaNoi car le chauffeur les a vraiment pris pour des cons en voulant leur faire payer 40 US dollars par personne au lieu de 20. Puis, pour etre sur de pieger ces pigeons d'etrangers, il est alle parler a tout le monde dans la gare routiere afin de leur couper toute autre possibilite.
Bref, 3 heures de tuk-tuk plus loin, nous arrivons a la frontiere pour y decouvrir ... le bus direct pour HaNoi. Fab, la fleur au fusil, va voir le type pour lui demander quel est le prix pour HaNoi. 50 dollars ! En plus, le type s'ennerve ! Pas inquiets, nous passons la frontiere et discutons avec un garde frontiere qui nous dit que nous ne sommes pas obliges de prendre le bus direct pour HaNoi car il y a des jeeps au village 300 metres plus loin qui nous emmeneront. Le bus pour HaNoi nous depasse, nous klaxonne, mais confiants, nous le laissons passer. Nous arrivons au village ou, pendant que nous cherchons des renseignements, le bus s'arrete pour la pause dejeuner. Notre recherche est difficile : personne ne parle anglais, certains nous font comprendre qu'il faut qu'on prenne le bus direct pour HaNoi, d'autres nous disent qu'un bus part a 14h, d'autres a 8h (du matin ? du soir ?) et d'autres a midi et demi ... Et une chose est sur : de jeep, point. Nous finissons pour nous rendre compte qu'il n'y a tout simplement qu'un bus pour HaNoi, celui avec le chauffeur qui veut nous arnarquer. Qu'a cela ne tienne, on peut toujours dormir a l'hotel du village (enfin ceci dit, il a l'air vide, pas de personnel a l'interieur ...) et prendre le bus du lendemain, et puis de toute facon il est hors de question qu'on cede et qu'on paye 50 dollars un trajet qui en coute 20 ! Bref, depites, nous vegetons dans le village. C'est a ce moment que le bus, ayant fini sa pause dejeuner, repart. D'abord il nous klaxonne, mais nous ne reagissons pas. Puis, il passe devant nous, mais nous ne reagissons toujours pas. Enfin, il s'arrete, le type du bus sort et dit "OK 20 dollars per personne". VICTOIRE ! Bien contents qu'il ait cede car rien n'etait moins sur (mais il ne voulait pas perdre 6 clients), nous repartons pour 10h30 de bus sur des routes tout aussi tortillardes qu'au Laos ... Ouf !
C'est beau l'amitie ...
Comme on se l'est repete plusieurs fois sur la fin du trajet, "Ca fait des souvenirs". Surtout que jusque la nos passages de frontiere avaient ete (trop?) tranquilles au final.
*enfin nous on n'en a pas vu un seul ...