vendredi 20 novembre 2009

Laos, pays du million d'elephants*

Sabaidii !!

Le Laos, petit pays communiste (encore un !), enclave entre le Viet-Nam, le Cambodge, la Thailande, la Birmanie et la Chine, a connu pas mal de miseres dans son histoire ; c'est notamment le pays au monde le plus bombarde !! En fait, les Americains faisait la guerre au Viet-Nam certes, mais sans oublier d'arroser le Laos au passage ... Ils ont lache plus de bombes sur le Laos que n'en a recu l'ensemble de l'Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale !!! Bref, malgre ca et le fait que le pays est un des plus pauvres du monde, les habitants sont plutot sympathiques et accueillants, sans l'agressivite des Chinois. Ils sont d'une maniere generale plutot decontractes, on pourrait meme dire lents si on etait mauvaise langue !

Notre passage dans ce pays beau et calme, loin de toute agitation superflue, nous a ravi. Deja la langue, ou plutot son ecriture, est rigolote ; voici quelques lettres pour vous faire une idee : สะำำำๆย. Ca fait des ronds et des boucles dans tous les sens, tout un art !

Seul bemol : la courte duree de notre passage (15 jours) ne nous a pas permis de rencontrer et d'echanger suffisamment avec des Laotiens a notre gout. Nous avons donc un peu l'impression d'avoir voyager dans ce pays sans jamais y "rentrer" vraiment. Et hop, encore un pretexte pour y retourner !!

Nous sommes restes dans le nord du pays, c'est-a-dire dans la partie montagneuse et de foret. Le cote montagneux, on l'a bien ressenti : imaginez des journees entieres dans un bus chinois (ce detail est important en ce qui concerne la taille disponible a l'interieur des bus, les Chinois etant petits !) dans des routes qui tortillent plus du cul les unes ques les autres ... Et encore des fois, si le voyage ne depasse pas 4 ou 5 heures, on n'a meme pas droit a un bus chinois, mais juste a un tuk-tuk laotien ... C'est dans ces moments la qu'on regrette les train russes ...

La nature au Laos est magnifique et relativement preservee ; en fait, il reste encore des zones de forets primaires, mais petit a petit elles disparaissent. Un nombre assez important de parcs nationaux existent, et ils recouvrent plus de 15% du territoire (de memoire ce chiffre est une valeur cible pour les ecologistes, valeur cible normalement jamais atteinte ...). Toutefois les regles semblent moins strictes que dans les parcs nationaux francais. D'une maniere generale, les Laotiens sont assez pauvres et ont une empreinte relativement faible sur leur environnement. Par rapport a la Chine ou tout est cultive, le contraste est impressionnant.

Nous avons decouvert de charmants petits villages, peuples par differentes tribus des montagnes ou par des Laotiens, avec des enfants a moitie nus qui courent partout, des grand-meres qui observent, et aussi des poules, des cochons et des chiens qui font tripler le nombre d'habitants du village.
Puis, le premier moment de decouverte passe, les premiers "Sabaidii !" et rires echanges avec les enfants, la realite nous saute au yeux : nous sommes dans des villages sans electricite, sans eau courante (un ou deux points d'eau pour tout le village) et sans toilettes, des villages ou la vie n'a pas evolue depuis des decennies. Les gens cultivent le sticky rice pour la plupart et ne connaissent pas grand chose d'autre.
C'est sur, ces gens sont pauvres dans le sens ou ils possedent vraiment peu de choses : une maison en bambou (sur pilotis), quelques ustensiles de cuisine, quelques habits le plus souvent bien "amortis", des outils, ... Mais pour autant, sont-ils malheureux ? En tout cas, ils ne le semblent pas et leurs villages ne laissent pas du tout une impression de misere crasse et de malheur. En fait, ces gens vivent leur vie et puis point.
Chaque village un peu gros possede une ecole qui fait maternelle et primaire. Par contre pour se soigner, il faut aller en ville ou utiliser la nature ; enfin les ecorces que Fab a mange contre sa mega diarrhee + fievre n'ont pas donne grand chose, vive les antibiotiques.
Note du concerne : a priori notre guide apprenti herboriste voulait surtout chasser le mal en le faisant  sortir par tous les moyens... Et de ce point de vue ca a certainement bien marche !
En tout cas cette question "bonheur versus pauvrete" nous trotte pas mal dans la tete depuis la Mongolie, il faudrait que nous nous renseignions un peu plus sur le BNB (Bonheur National Brut), cet indice utilise au Bhoutan en aternative au PIB ...

Sur un tout autre sujet, voici les quelques traces visibles qu'a laissee la France au Laos : tout ce qui est structurel est en francais (banque, poste, voiries, administration), ils ont garde les bornes kilometriques a la francaise et surtout, ils font du pain et des gateaux (vous pouvez pas savoir comme ca fait du bien de manger du pain, juste un petit bout de pain meme pas si bon  !!). Sinon, pas grand chose de plus, quelques personnes parlent encore quelques mots de francais mais peu, et tous les jeunes veulent bien sur apprendre l'anglais. Si, une derniere chose : le tiers au moins des touristes au Laos est Francais !

Un mot sur nos activites au Laos : kayak, trek en foret tropicale sur 2 jours (que Fab a "choisi" de passer entre diarrhee et fievre ...), festival bouddhiste, balade dans la ville de Luang Prabang, baignade dans des cascades, english corner avec des etudiants Laotiens en premiere annee (seulement un cette fois) , trajet en bateau sur la riviere Nam Ou, balades dans les rizieres et les villages, visite des  grottes dans lesquelles les communistes (et futurs membres du gouvernement) ont vecu pendant 9 ans pour echapper aux bombardements americains, et surtout rythme de vie cale sur celui du Laos ... a la cool quoi. Surtout que les petits bungalows de bambou que l'on loue pour 3 euros la nuit (moins d'un euros dans les villages !) invitent a la detente ... Et aussi que la nuit tombe avant 18h et qu'apres, moustiques obligent, on est oblige de se couvrir ou de se planquer sous la moustiquaire ...


Et voila les photos du Laos !


Petite conclusion en forme d'anecdote pour les plus courageux :
Enfin, repondant a l'appel de l'amitie, nous avons repris la route en direction du VietNam pour y retrouver Aurelie et Polo(chon?) pour une quinzaine de jours. Dans notre impatience, nous n'avions pas imagine que nous allions connaitre quelques peripeties pendant ce voyage ...
Nous avions consciencieusement pris nos renseignements, tout collait : retour en tuk-tuk de ViengXay jusqu'a Sam Neua a 5h40, puis bus direct pour HaNoi a 8h. Simple, facile.
Mais non ... Le premier tuk-tuk ne partait pas du tout a 5h40 mais a 7h. Or, le trajet jusqu'a Sam Neua devait durer 30min. Pour un bus a 8h, ca pouvait coller (a condition que le tuk-tuk nous depose a la bonne gare routiere mais nous avions parie que oui, optimistes). Sauf que le premier tuk-tuk du matin qui va a la ville s'arrete dans tous les villages pour ramasser des gens, en general hyper charges, donc a chaque fois 5 bonnes minutes de perdues le temps de tout charger sur le toit. Plus le fait que le conducteur pensait que dans les cotes, il ne faut surtout pas appuyer sur l'accelerateur ... Bref, a 8h (heure de depart du bus direct pour HaNoi), nous n'etions pas du tout arrives a Sam Neua. Petit moment de stress, car nous risquions d'etre en retard a notre rendez-vous a Hanoi si nous loupions ce bus.
Soudain, nous voyons un tuk-tuk arriver dans l'autre sens. Nous crions, notre chauffeur s'arrete, Camille descend du tuk-tuk et arrete celui qui arrive dans l'autre sens : c'est celui qui va a la frontiere ! Petit moment de reflexion strategique : vaut-il mieux prendre le tuk-tuk jusqu'a la frontiere, au moins on y sera, meme si le guide indique qu'il y a peu de transport cote Viet-Namien ou vaut-il mieux parier sur le fait que le bus direct pour HaNoi aura du retard et que nous pourrons donc le choper ? Nous decidons que la premiere solution nous semble la moins risquee. Changement de tuk-tuk au beau milieu de la route, nous voila partis pour la frontiere, en compagnie de quelques Laotiens et de 2 Francais et 2 Canadiens, qui eux non plus n'ont aucune idee de comment ils feront une fois arrives a la frontiere cote Viet-Nam. Une fois repartis, nous discutons un peu et ils nous apprennent qu'ils n'ont pas pris le bus direct pour HaNoi car le chauffeur les a vraiment pris pour des cons en voulant leur faire payer 40 US dollars par personne au lieu de 20. Puis, pour etre sur de pieger ces pigeons d'etrangers, il est alle parler a tout le monde dans la gare routiere afin de leur couper toute autre possibilite.
Bref, 3 heures de tuk-tuk plus loin, nous arrivons a la frontiere pour y decouvrir ... le bus direct pour HaNoi. Fab, la fleur au fusil, va voir le type pour lui demander quel est le prix pour HaNoi. 50 dollars ! En plus, le type s'ennerve ! Pas inquiets, nous passons la frontiere et discutons avec un garde frontiere qui nous dit que nous ne sommes pas obliges de prendre le bus direct pour HaNoi car il y a des jeeps au village 300 metres plus loin qui nous emmeneront. Le bus pour HaNoi nous depasse, nous klaxonne, mais confiants, nous le laissons passer. Nous arrivons au village ou, pendant que nous cherchons des renseignements, le bus s'arrete pour la pause dejeuner. Notre recherche est difficile : personne ne parle anglais, certains nous font comprendre qu'il faut qu'on prenne le bus direct pour HaNoi, d'autres nous disent qu'un bus part a 14h, d'autres a 8h (du matin ? du soir ?) et d'autres a midi et demi ... Et une chose est sur : de jeep, point. Nous finissons pour nous rendre compte qu'il n'y a tout simplement qu'un bus pour HaNoi, celui avec le chauffeur qui veut nous arnarquer. Qu'a cela ne tienne, on peut toujours dormir a l'hotel du village (enfin ceci dit, il a l'air vide, pas de personnel a l'interieur ...) et prendre le bus du lendemain, et puis de toute facon il est hors de question qu'on cede et qu'on paye 50 dollars un trajet qui en coute 20 ! Bref, depites, nous vegetons dans le village. C'est a ce moment que le bus, ayant fini sa pause dejeuner, repart. D'abord il nous klaxonne, mais nous ne reagissons pas. Puis, il passe devant nous, mais nous ne reagissons toujours pas. Enfin, il s'arrete, le type du bus sort et dit "OK 20 dollars per personne". VICTOIRE ! Bien contents qu'il ait cede car rien n'etait moins sur (mais il ne voulait pas perdre 6 clients), nous repartons pour 10h30 de bus sur des routes tout aussi tortillardes qu'au Laos ... Ouf !
C'est beau l'amitie ...

Comme on se l'est repete plusieurs fois sur la fin du trajet, "Ca fait des souvenirs". Surtout que jusque la nos passages de frontiere avaient ete (trop?) tranquilles au final.

*enfin nous on n'en a pas vu un seul ...

vendredi 13 novembre 2009

Pour une fois, un message en temps reel !

Xin Chao*,

Aujourd'hui, nous allons retrouver Aurelie et Polo(chon ?). On a bien hate ! On dit ca avant comme ca au ca ou ils nous saoulent pendant le voyage, on aura quand meme dit un mot de gentil ;-) !! Non, en vrai, ca va etre super de retrouver des tetes connues et de vadrouiller ensemble ... Vivement ce soir !

A part ca, nous sommes deja au Viet-Nam comme vous pouvez le constater. Le Laos est passe bien vite, tellement que nous n'avons pas eu le temps de vraiment rencontrer des gens et "sentir" le pays ...

En fait, suite a un enieme remaniement du programme (certainement pas le dernier), nous avons decide de mettre l'accent sur deux pays en Asie du sud-est et de passer moins de temps dans les autres. Ce n'est pas que les autres ne nous disent pas, mais c'est plus pour eviter de seulement survoler tous les pays.

Du coup, nous allons certainement rester pres d'un mois au Cambodge et en Indonesie et aller plus vite dans les autres pays. Pouquoi ces pays ? Le Cambodge nous a ete tres souvent recommande par des gens rencontres au fil du voyage et qui avait bourlingue en Asie du Sud-est. Sans oublier Lucile et Arnaud, depuis la France. Lucile nous a meme donne deux adresses pour faire du volontariat ou elle avait passe de supers moments. Donc, Cambodge (enfin, si on arrive a arranger notre probleme de visa).
Et puis, Indonesie car la famille (parents il y a deja pas mal de temps et Mireille plus recemment) nous en a donne envie depuis un moment et parce que ca nous parle bien a priori.

Voila voila pour les dernieres news en direct de HaNoi !

Bises a tous et merci pour vos messages, n'oubliez pas de continuer !

Camille et Fab.

* bonjour en viet-namien - prononcer sin jow

mercredi 4 novembre 2009

Yunnan - Chine


Tashi Deleck !*

Apres avoir quitte presque a regret la douce YangShuo, nous nous sommes diriges vers l'ouest et la province du Yunnan, pays d'un tres grand nombre des minorites chinoises. Pour nous, cela ne signifiait pas encore grand chose et nous ne savions pas vraiment a quoi nous attendre ... Deja les vacances nationales pour l'anniversaire de la RPC avaient failli nous empecher carrement d'y aller (pas possible de faire des extensions de visa a cette periode), alors nous etions juste contents d'aller jeter un oeil.


Zhongdian (Shangri-La)
Notre premiere etape etait carrement le paradis ... Tout un programme !
En fait, la petite ville de Zhongdian s'est vue recemment renommer Shangri-La (paradis) par le gouvernement chinois. Ce dernier a decide que le paradis decrit par James Hilton dans son livre "Horizon perdu" se situait a Zongdian et dans ses environs, et a donc carrement change le nom de cette ville pour attirer les touristes ! Quand on vous dit que les Chinois developpent a fond le tourisme depuis quelques annees et qu'ils y mettent les (mauvais?) moyens ...

Bref, apres une nuit en bus couchette qui nous a fait gagner 2 000 metres d'altitude et perdre 25'C, nous debarquons dans la vieille ville de Zhongdian, effectivement tres adaptee pour les touristes, mais surtout tres ... tibetaine ! En effet, a partir de Zongdian on est deja au Tibet, si ce n'est par les paysages, du moins par les habitants, les coutumes et les croyances. Nous avons alors debarque dans le monde tibetain, posant 1001 questions a deux guides tibetains, l'un rencontre par hasard et l'autre qui nous a accompagne pour une rando de 2 jours dans le coin. Tres libres dans leur discours, ils ont repondu a toutes nos questions et surtout aux plus politiquement incorrectes. Une certaine resignation dans leurs voix, mais malgre tout l'espoir qu'"un jour ce sera meilleur pour le Tibet" avec l'ouverture de la Chine au monde. En plus des conversations "politiques", nous avons aussi beaucoup appris sur la facon de vivre des Tibetains (famille, fonctionnement de la societe, religion, etc.). Par certains points, nous avons retrouve un peu de Mongolie, mais une difference fondamentale les separe, d'apres ce que l'on a pu observer : le nomadisme, qui modifie completement les relations intra et inter familiales.

Pour ne pas que vous restiez trop sur votre faim, juste une de ces "lessons de Tibet" : au Tibet, les jeunes se marient tres tot (entre 16 et 20 ans) et ont des enfants tres tot egalement. Pourquoi ? Parce que ce sont des fermiers travaillant dans de rudes conditions et qu'il est indispensable d'avoir toujours deux generations capables de travailler aux champs pour faire vivre la famille. Donc, lorsque le couple se marie et va vivre chez les parents de l'un (le plus souvent du garcon), quatre personnes peuvent travailler aux champs : les jeunes maries et les parents. Puis lorsque les parents deviennent trop vieux pour travailler aux champs, il faut que les enfants soient suffisamment grands pour prendre la releve. D'ou la necessite d'avoir des enfants tres tot. Par exemple, dans la famille chez qui nous sommes restes, la mere avait deux enfants (le plus age ayant 5 ans), or elle n'avait que ... 21 ans ! On se sent loin de la France et de nos preoccupations habituelles dans ces moments la ... Du coup, sous le meme toit peuvent vivre jusqu'a 4 generations ; voir par exemple la photo de famille que nous avons prise. C'est pour ca, et aussi pour abriter les animaux au rez-de-chaussee que les maisons sont tres grandes.

Lorsque nous sommes passes a Zongdiang, l'automne nous a montre ses plus belles couleurs dans la campagne alentours, et comme vous pourrez le constater sur les photos (comment ca il y en a trop ?), nous avons adore ! Nous nous sommes balades a pied et a velo (ou en courant a cote du velo lorsque celui-ci creve ...), en explorant tranquillement les environs.





Les photos de ZhongDian et des environs


DeQin / FelaiSe
Nous sommes ensuite partis en direction de Deqin et surtout du massif Meili Xishuan, qui fait quasiment la frontiere avec le Tibet. Dans ce coin la nous avons rencontre moins de locaux mais avons voyage avec un petit groupe d'autres voyageurs europeens et americains.

L'arrivee a FelaiSe nous a un peu deroute, voire fait regretter d'etre venus jusque la : la route principale en construction, un site certainement paume par le passe mais qui se transforme a vitesse grand V en complexe touristique avec ses hotels, son point de vue payant (60 yuans soit l'equivalent d'une nuit d’hotel pour acceder a la plate-forme construite devant le point de vue !!), ... On en etait presque venu a douter des conseils d'Isa et Ben venus l'annee derniere. Finalement, les quelques jours passes dans ce coin resteront un des meilleurs souvenirs de notre passage en Chine.

Cela a commence par un lever de soleil sur le massif d'en face, le Meili Xishuan. Tout le monde s'etait masse sur les toits des hotels (sauf ceux qui avaient paye pour la plate-forme…) en tentant d'ouvrir grand les yeux malgre l'heure matinale et le froid de canard pour admirer le spectacle. Il suffit que vous regardiez nos photos pour que vous compreniez que ca nous a plu, je n'en dis pas plus.

Puis, nous avons enchaine par une rando a la journee pour aller admirer de plus pres le glacier Mingyong. C’etait aussi histoire de nous mettre en jambe car nous ne savions pas trop si nos petits organismes habitues aux altitudes alpines allaient bien encaisser les 3 500 - 4 000 m du coin. La rando etait sympa comme tout, les chemins assez charges de touristes chinois, la plupart a dos de mule (car la marche ca fatigue quand meme !) et ayant bien pris soin de se munir de leur bonbonne a oxygene !

Nous etions avec un groupe d'Autrichiens et Francais ce qui nous a permis de partager le mini bus pour aller de FelaiSe au depart de la rando. Et ce trajet en minibus deja valait le coup : apres quelques centaines de metres sur la route defoncee, on arrive sur la vallee du Mekong (qui prend sa source au Tibet ) : c'est une vallee incroyable, vertigineuse et toute aride. Le Mekong lui-meme tout au fond etant couleur cafe au lait de toute la terre qu'il charrie. Et c'est dans ce decor, sur la route sans parapet bien sur, que notre chauffeur a decide de reparer coute que coute l'affront que lui avait fait un autre mini bus en le doublant trois virages plus tot ... Jamais eu aussi peur de ma vie en voiture !

Bref, puisque malgre tout ca s'etait bien passe, que le chauffeur etait sympa et que surtout nous n'en connaissions pas d'autres, nous avons refait appel a ses services le lendemain pour le morceau que nous attendions tous : la rando de plusieurs jours au pied du massif du KawaKarpo. Cette fois, notre groupe s'etait un peu modifie et nous etions Suisse, Americain et Autrichiens.

Le premier jour, nous avons cru que nous etions devenu ultra forts en montant 1 200 metres de denivelee en 2h30 jusqu'au col ; malheureusement pour notre fierte personnelle, c'est surement du a l'imprecision des cartes chinoises (cf. photos ; pour info, on avait aussi un flyer d’hotel et une de nos destinations etait soit a 3500 ou 3680m d’altitude selon la carte…). Arrives a ce stade, nous avons fait notre Aurelie et avons continue a grimper pour aller manger dans un coin ou la vue etait a couper le souffle et ou nous etions seuls ; du coup nous avons perdu le reste du groupe. Le deuxieme jour, forts de nos exploits, on a “double l'etape” en allant voir le base camp / lac glaciaire et la cascade sacree ! Et finalement, apres avoir retrouve le groupe au soir du deuxieme jour, nous sommes rentres tous ensemble par un chemin absolument magnifique : descente le long des gorges du Yubeng, un affluent du Mekong, jusqu’a la confluence puis marche dans la vallee du Mekong plusieurs centaines de metres au-dessus du fleuve, le tout grandiose !





Quelques photos pleines d'air pur


LiJiang
C'est alors qu'apres moultes hesitations nous avons decide de rejoindre la ville de LiJiang, avant d'aller chercher notre nouveau visa chinois a Kunming (suite a la demande d'extention). LiJiang est une ville vraiment tres jolie, mais aussi vraiment tres touristique ; comme nous etions sur la fin de saison, l'afflux etait cependant tout a fait honnete. La ville et ses environs sont principalement habites par les Naxi**, une ethnie minoritaire chinoise qui a sa propre langue : le Dongba. L'ecriture de cette langue est presque un art car c'est une langue qui utilise des pictogrammes, comme l'egyptien ancien ! C'est un truc qui a vraiment plu a Fab qui s'est du coup achete son petit dico dongba/anglais. D'autre part, les Naxi et les Mosuo (sous-groupe Naxi) qui peuplent les environs ont un artisanat tres developpe, ce qui fait bien sur le bonheur de l'industrie touristique a LiJiang ... et le notre aussi d'ailleurs, mais chut ! La richesse culturelle de ces minorites et le cadre magnifique de la ville nous ont presque permis d'oublier que nous avions quitte nos belles montagnes !

Bref, quelques jours reposants dans un cadre soigne. On vous laisse avec les photos.





La zolie ville de LiJiang


Le XishuangBanna
Pour finir notre sejour dans le Yunnan (et en Chine d'ailleurs), nous sommes partis dans un coin qui n'avait vraiment rien a voir avec tout le reste ! Comme quoi, meme en voyageant lentement par voie terrestre, on peut avoir de sacrees surprises (notamment en se reveillant le matin apres avoir passe la nuit dans un bus couchette). On est alle dans la region du Xishuangbanna. Deja, rien que le nom ne fait pas chinois puisque les noms chinois ne depassent que rarement deux syllabes.

Cette region se trouve tout a fait au sud de la Chine, a la frontiere du Myanmar (Birmanie) et du Laos . Et c'est deja un coin de jungle tropicale ! La chaleur, l'humidite, les palmiers dans les rues de JingHong, les femmes en saris, les statues d'elephant, l'art en general, l'ecriture, ... On se croirait plus en Asie du sud-est qu'en Chine !

Nous sommes partis explorer un bout de cette region en randonnant de villages en villages pendant trois jours. Ici, les villages sont de tel ou tel groupe ethnique (Dai, Aini, Akka, etc.) et chaque village a sa specialite (arbres a caoutchouc, the, bannaniers) qui determine son niveau de richesse. Par exemple, les plus riches sont les villages qui cultivent les arbres a caoutchouc et les plus pauvres ceux qui cultivent le the. Meme dans les villages riches, l'electricite n'est la que depuis moins de 5 ans et les conditions de vie sont plutot spartiates. Notre rando nous a fait traverser plusieurs de ces villages (nous avons dormi dans des familles Dai et Aini), des plantations de caoutchouc, de bannanes, d'ananas et de the, des collines cultivees en terrasses, une riviere au milieu de la foret tropicale, et nous a meme permis de jeter un oeil sur le Mekong que nous retrouvons dans cette region. Tout ca accompagne de rencontres avec nos amies les betes de la foret ! Bref, une rando vraiment diversifiee et interessante et ... moite !





Quelques photos de la ville et surtout celles de notre rando...






Et celles des bestioles !


Quelques semaines en Chine ...
Voila, apres un mois et demi passe en Chine, nous sommes sur le point de quitter ce pays gigantesque. Nous en retiendrons sa diversite incroyable, ses paysages magnifiques, ses inegalites flagrantes et surtout que "tout se cultive, tout se mange et tout se vend" ! Forcement, quand on est plus d'1,4 milliards d'individus il faut bien s'adapter ! En tout cas, sauf a parler des actions du gouvernement central chinois, il est vraiment difficile de parler de LA Chine, tant on a l'impression de passer d'un pays a l'autre des fois simplement en changeant de province (ou a l'interieur d'une meme province).

Apres ce passage en forme d'initiation, il nous reste encore beaucoup a decouvrir de la Chine et un paquet de coins a explorer... Pourtant on deja beaucoup appris au fil de nos rencontres et de notre periple. On repart en aillant une image bien plus precise que les quelques impressions que l'on avait depuis notre petite France.


*"Bonjour" en tibetain
**prononcer Nachi


Ayant quitte la Chine et sa censure, nous avons enfin pu legender et ordonner nos photos. Pour ceux qui ont l'envie et le courage, ...



Petite remarque technique : pour regarder les photos, il est possible de juste cliquer sur le bouton "lecture" a l'interieur du message, mais il est nettement plus agreable de les voir en grand en cliquant sur le lien en bas a gauche en bleu, qui redirige vers le site de Picasa web.